Le modèle du plan d’action semble faire figure d’incontournable dans la mise en oeuvre d’une stratégie, d’une décision ou d’une orientation en management. Pourtant, derrière cet outil universel se cache un piège redoutable dans lequel nous sommes tous déjà tombé.
Il arrive toujours comme la cerise sur le gâteau, en fin de formation, en fin de coaching, en fin de réunion, pour mobiliser des personnes, des équipes, sur la réalisation des décisions ou des engagements pris : le plan d’action ! On le dessine avec de belles couleurs pour marquer les échéances ou les priorités, et son cortège de bonnes résolutions s’imprime en quadrichromie sur un papier que l’on affiche le plus près possible de son champ de vision. Et puis quoi… ? Que se passe-t-il après… ? Sait-on vraiment passer à l’action ?
Le problème de nombre des plans d’action que nous échafaudons, c’est qu’ils restent lettre morte. Des engagements non tenus qui débouchent sur de nouvelles réunions, de nouveaux travaux et de nouveaux plans d’action.
Parce que le plan n’est rien sans action, il nous semble dangeureux de tout miser sur cet outils. Lorsqu’on examine tout simplement le réel, on retrouve souvent deux profils d’acteurs : ceux qui parlent de ce qu’ils vont faire et qui ne le font pas, et ceux qui agissent et en parlent après. Les premiers ont souvent de très belles idées, mais peu de concrétisation, car ils recherchent une perfection dans l’action. Les seconds se plantent parfois, reviennent sur des décisions, se contredisent même plusieurs fois sur certains sujets, mais ils agissent, ils expérimentent et au final accumulent l’expérience et les réalisations.
Le grand défaut de la méthode du plan d’action, c’est d’inviter à une perfection illusoire. Un plan d’action qui n’est jamais révisé, n’est pas un bon plan d’action et il a toutes les chances de ne mener à rien. C’est pourquoi nous préfèrerons une autre approche : une méthodologie faites d’allers et retours entre des temps de recul et des temps d’action.
En management aussi bien qu’en développement personnel il est essentiel de savoir s’extraire du quotidien pour prendre du recul et se mettre dans une position dite de “réflexivité”. On prend alors le rôle d’observateur avisé pour exmainer la situation dans laquelle on est, ce que l’on a fait, ce que l’on veut faire, ce que l’on doit faire. Dans cette phase, plus le recul sera nourri de cadres théoriques, d’outils d’aide à la réflexion, de partages d’expériences, plus le regard que l’on portera sur sa situation et la manière de la faire évoluer sera riche. C’est le temps de la formation, des échanges et des réseaux, des comparaisons et de la créativité. Tout ce qui nous inspire et nous nourrit sera bon à prendre dans cette phase. Mais il est essentiel ensuite de mettre un terme clair à cette phase de recul pour rebasculer dans l’action pure. C’est alors le temps de l’expérimentation, des essais et des erreurs, des décisions et des engagements, de la mise en oeuvre la plus pragmatique et concrète possible. On ne doit plus penser qu’à avancer, agir et construire des solutions. Ceux qui réussissent et atteignent une forme d’excellence ont cela en commun qu’ils ont su passer à l’action.
Le seul enjeux dans ce processus est de trouver le juste rythme entre les phases de recul et les phases d’action. Un rythme trop soutenu conduirait à être en permanence à la fois dans l’action et dans l’observation, et cette confusion pourrait générer plus d’inaction qu’autre chose. Un rythme trop distandue à l’inverse ferait prendre le risque de n’être plus que dans la réflexion sans action, ou dans l’action sans but et vide de sens (une problématique souvent relevée en entreprise face à la dictature de l’urgence).
Pour nous, cette alternance de phase est nécessaire et nous la valorisons dans chacun de nos accompagnements pour vous proposer à la fois des temps de réflexivité et de recul et un travail autour du retour à l’action. Nos parcours sensibles illustrent également cette alternance en proposant successivement des temps d’expérimentations et des temps d’échanges pour créer ce mouvement d’aller retour entre l’acte et l’observation utile.